Tous les photographes de voyage rêvent un jour de visiter l’Islande : des glaciers parmi les plus grands d'Europe, d'innombrables cascades, de grands espaces désertiques, des montagnes de toutes les couleurs, des aurores boréales, des sources chaudes, une faune foisonnante… Début juillet, je me suis échappé de la chaleur caniculaire parisienne pour aller à la rencontre de cette terre surprenante à bien des égards. Après 15 jours de road trip tout autour de l’ile, je reviens sonné et abasourdi par autant de beauté. Je vous livre aujourd’hui mon expérience et les lieux – pas forcément les plus touristiques – qui m’ont particulièrement touché.
La vallée de Thórsmörk
La vallée de Thórsmörk (Þórsmörk) est une vallée glaciaire située entre les 3 glaciers principaux de l’ile : Eyjafjallajökull au sud, Tindfjallajökull au nord et l’imposant Mýrdalsjökull à l’Est.
Ceinturée par de petites montagnes qui ne montent guère à plus de 1500 mètres et ravinée par de multiples canaux qui descendent des glaciers non loin, cette vallée se compose de paysages surprenants aux teintes vertes et jaunes issues des mousses qui recouvrent les reliefs.
Pour y accéder, il vous faudra organiser un pick up en bus proposé automatiquement lorsque vous réserverez votre place en refuge, ou y parvenir avec un 4x4 équipé d’un snorkel capable de franchir des rivières plus ou moins profondes. Sur place, vous y trouverez une multitude de chemins de randonnée bien marqués et engageants pour découvrir la vallée. Pour les plus courageux, Thórsmörk est le point de départ d’une magnifique randonnée de près de 60 km jusqu’à Landmannalaugar, un autre site naturel incroyable situé dans l’intérieur de l’ile.
A ne louper sous aucun prétexte et y rester au moins 2 jours !
Jökulsárlón Glacier Lagoon et Diamond Beach au coucher de soleil
C’est un spot très touristique qu’il faut privilégier tôt le matin ou tard le soir pour éviter la cohue de touristes déversés par les bus des tours opérateurs. Vous pourrez alors profiter plus ou moins seul du lagoon d’où l’on aperçoit de gigantesques icebergs se détacher du plus grand glacier de l’ile pour dériver vers l’océan, ainsi que des plages de sable noir qui sont jonchées de bouts de glace aux formes sculpturales modernes.
Lors de mon passage, la lumière chaude du soleil venait traverser les éléments de glace qui prenaient alors l’allure de véritables diamants précieux. Un lieu de contrastes inspirants donc, où s’entrechoquent les éléments : icebergs et vagues déchainées, sable noir et reliefs montagneux en arrière-plan, bleu des glaciers et lumière chaude du soleil… On a rarement l’occasion d’assister à ce genre de symphonie naturelle dans une vie.
La presqu'île de Snaefellsnes et Kirkjufell
Cette presqu’ile située au nord-ouest, à environ 180 kilomètres de Reykjavik, est un petit concentré de ce que vous pourrez voir en Islande : un volcan immense abritant un glacier tout aussi impressionnant, des falaises de basalte abruptes, des petits villages aux aires de bout du monde, de nombreuses cascades, des oiseaux par milliers et la fameuse montagne pyramidale Kirkjufell.
J’ai eu un véritable coup de cœur pour cette partie de l’ile qui est certes un peu moins surréaliste que d’autres sites, mais qui regorge de jolis endroits et d’aventures à vivre. Nous avons par exemple, et par deux fois, emprunté la piste grimpant jusqu’au sommet du volcan pour rejoindre l’autre versant de la presqu’ile. Sur le chemin, on croise des paysages façonnés par les récentes éruptions, un petit glacier menaçant et de nombreux points de vue fabuleux sur la vallée, avec l’océan toujours à portée du regard à condition toutefois que la brume ne se lève pas.
Le petit village d’Arnarstapi est charmant et donne envie de s’y installer quelques temps pour se reconnecter avec la nature. Les falaises qui abritent les nids des mouettes, pétrels et autres Guillemots, font penser à la côte normande. La vie est calme et paisible ici.
Notre périple sur la presqu’ile s’est terminé par la visite de Kirkjufell. Une montagne mystique aux formes égyptiennes qu’on croirait posée sur l’océan.
Faites-moi confiance, allez-vous perdre à Snaefellsnes !
Rencontre avec les macareux moines – une icône islandaise
Impossible de passer à côté des macareux si vous séjournez en Islande. Ces petits oiseaux marins timides à la démarche terriblement maladroite sont issus de la famille des pingouins. Ils se retrouvent par milliers sur le littoral islandais pendant leur période de reproduction entre mi-avril et mi-août. On estime que 60% de la population mondiale niche en Islande pendant cette période.
Ils sont aujourd’hui une mascotte et un symbole de l’ile, non seulement pour leur côté amusant et sympathique, mais aussi parce que cette espèce est aujourd’hui considérée par les scientifiques comme menacée de disparition. Les causes ? La chasse de loisir, la surpêche ou encore la pollution marine et lumineuse. L’être humain qui s’émerveille devant ces petites créatures les fait paradoxalement disparaitre. Malheureux exemple de notre impact sur la biodiversité mondiale.
Pour aller à leur rencontre, certains sites offrent une meilleure chance de s’en approcher sans perturber leur habitat naturel et notamment la colonie de Borgarfjörður Eystri située au cœur des fjords de l’est de l’ile. Les observer se lancer depuis la falaise pour aller pêcher et revenir le bec plein de petits poissons afin de les partager avec leur progéniture est un spectacle émouvant. A voir !
Les bourgs de Húsavík et Fáskrúðsfjörður
Les villages islandais ne sont pas les principales attractions touristiques de l’ile. Pourtant, j’ai croisé lors de ce voyage plusieurs endroits très charmants où je vous recommande de passer la nuit.
L’histoire raconte que Húsavík (« hus » signifie maison et « vik » désigne une baie) a été créé par le premier explorateur viking, Gardar Svavarson, qui tomba sous le charme de cette baie et y construit sa maison. Le village d’allure pittoresque avec sa rue principale, son port, sa petite église et ses maisons colorées en bois dégage une atmosphère apaisante. Le village fait face à un fjord entouré de montagnes, un cadre époustouflant.
Húsavík est la capitale européenne de l’observation des baleines. Il n’existe pas moins de 11 variétés de cétacés dans la baie de Skjalfandi. On peut admirer les baleines lors d’une sortie en mer, ainsi que des dauphins sauvages qui s’amusent parfois à surfer sur les vagues créées par les bateaux. Si vous avez de la chance, vous aurez peut-être l’occasion de voir une baleine bleue, une espèce extrêmement rare et présente dans les eaux environnantes de Húsavík.
Ce petit village de moins de 2500 habitants abrite également l’étrange collection de Sigurdur Hjartarson. Il s’agit du Phallological Museum, un musée spécifiquement dédié aux phallus de mammifères !
Quant à Fáskrúðsfjörður, j’ai choisi d’en parler car ce paisible petit village qui comme Húsavík est construit aux abords d’un fjord, est intimement lié à la France. Il accueillit entre 4 000 et 5 000 marins Français qui venaient pêcher sur les côtes islandaises pendant une période allant du XIXe siècle jusqu'en 1914. Pas plus de 700 âmes y vivent aujourd’hui mais on y trouve tout ce dont un voyageur curieux a besoin : guesthouses, petits shops et restaurants ainsi qu’un musée rappelant les liens franco-islandais.
De manière surprenante les panneaux de signalisation sont inscrits en deux langues : français et islandais. Une étape particulière pour nous autres français.
OU ENCORE…
Vatnajökull, le plus grand glacier d’Islande
Le Vatnajökull est le plus vaste glacier d’Islande et le second glacier le plus volumineux d’Europe. D’une grandeur comparable à celle de la Corse, vous ne pourrez pas le rater si vous passez par le sud de l’ile. Randonnée glaciaire, spéléologie, sortie d’escalade, visite des grottes en hiver… Il existe une multitude d’activités pour le découvrir. Pour ma part, j’ai décidé de grimper les sommets environnants pour le contempler de haut. La randonnée que j’ai faite part de Skaftafell et monte le long d’une branche du glacier. Une fois au sommet (4h de marche et 1000m de dénivelé), j’ai pu profiter d’une vue imprenable dont voici quelques photos.
Gullfoss, Skogafoss, Dettifoss… des chutes spectaculaires partout sur le territoire
L’Islande est régulièrement appelée « le pays aux 10 000 cascades » tant on peut en voir de partout dans le pays. Plus impressionnantes les unes que les autres et la plupart du temps facilement accessibles, elles sont toujours un spectacle incroyable. Si vous recherchez plus d’infos (la plus puissante, la plus grande, la plus sauvage…) je vous laisse regarder sur le net, le sujet étant déjà largement traité par d’autres sites. Dans tous les cas, s’arrêter au moins pour en voir 3 ou 4 lors de son séjour en Islande, ça vaut toujours le détour.
Plage noire de Sólheimasandur – carcasse du DC-3
C’est un spot mondialement connu que j’ai été ravi de visiter car très inspirant. Les contrastes sont saisissants, voire inquiétants. J’adore ce genre d’ambiance. Comptez 1h de marche rapide depuis le parking pour atteindre la carcasse et la plage.
Le canyon de Fjadrargljufur
Attention, paysages à couper le souffle ! Voici des gorges pas forcément très hautes mais spectaculaires, avec les nombreuses arêtes, les crevasses et la rivière en contrebas. Un petit sentier permet de monter tout en haut du canyon et donc de l’admirer du sommet. Le panorama sur la plaine de l’Eldhraun est alors magnifique, tout comme la vue sur les gorges.
Ce site incroyable, très connu des photographes, se visite rapidement (moins d’une heure sur place pour ma part). Foncez-y !
Et enfin, le village de Vík et la plage de Reynisfjara, Vestrahorn, le lac de Mývatn… claque visuelle garantie dans tous ces endroits !
Direction ma page Instagram pour découvrir plus de photos et cette carte Google Maps pour retrouver tous ces lieux. Bon voyage.